Poèmes de nos membres
Publié le 08/08/2007 à 12:00 par Odéliane
LA PLAIE AU CŒUR
Une plaie s’est formée au milieu de son cœur
Blessure étrange et peut-être même mortelle
Tant qu’elle ne sera pas refermée…
Elle demeure immobile et son corps abattu
Cède aux coups qui la tue, à petits feux ;
Mais elle se laisse faire…
Puisqu’elle n’a plus rien à perdre
Elle n’a de toute façon, que ça à faire
Recevoir et se taire…
Tout son être tremble sous la violence des coups
Mais elle ne pleure pas, a l’habitude
Qu’on la traîne à genoux…
Elle demeure pensive et son âme résignée
Cède aux jurons qui la brise, à petits feux ;
Mais elle ne rétorque pas…
Puisqu’elle n’a plus rien à perdre
Elle n’a de toute façon plus que ça à faire
Recevoir et se taire…
Une plaie s’est formée au milieu de son cœur
Blessure profonde et sûrement mortelle
Tant qu’elle continuera à saigner…
Odéliane.
Publié le 25/07/2007 à 12:00 par Odéliane
Solitude Lunaire
On se sent seul parfois
Penché, tourmenté au bord du moi
Quand les yeux n’ont plus de fond…
Lorsque ce quelqu’un vous manque
Et dans l’horrible attente
D’une dernière illusion…
Le vide sourd vient alors vous ronger
Aux heures sans nom, aux lumières sans clarté.
On se sent seul parfois
Privé, désarmé, à bout de soi,
Dans ce boulevard désert où l’on déambule…
Lorsque cet être vous manque
Et dans l’envie latente
D’un espoir dissolu…
La solitude lunaire devient alors
Votre meilleure alliée
Aux questions sans réponse,
Aux lumières qui s’estompent.
Odéliane
Publié le 23/07/2007 à 12:00 par PerCeVaL
Mes Mots Prisonniers
Dans le bruit lointain des mots qui meurent,
Qui agonisent dans la douleur,
Nés en mon sein, gisent par tant de peurs,
De n’avoir laissé si peu de traces,
Dans les regards glacés aux sombres couleurs.
Ma plume s’endort dans mes mains fatiguées
Qui tremblent pourtant rien qu’à l’idée
D’écrire encore mon désespoir, tout en pleurant dépité
De n’avoir laissé si peu de traces
Dans les feuillets secrets des torturés.
Sur mes lèvres desséchées par le soleil noir des idées,
Qui brûle mes paroles comme on brûle sur les bûchers ;
Les belles flammes qui dansent sur des airs regrettés,
De n’avoir laissé si peu de traces,
Dans les esprits bons ou mauvais des condamnés.
Cataracte sombre de l’ennui,
Ne laissant que le goût amer des incompris,
Déferlent en cascades la nuit,
Trouble ma conscience qui s’évanouit
Vers les noces cristallines
De la mort et du néant
Qui se disputent âprement
Les restes de ma vie,
Voués à la mort,
Voués au néant.
Perceval.
Publié le 17/07/2007 à 12:00 par Odéliane
QUE LIT-ELLE ?
Que lit-elle en elle ?
Dans ce miroir trouble
Fait de mensonge et de certitude
Où tout ne devient que décrépitude
Quand le visage sous les halos
Apparaît comme morceau de chair
Partant en lambeaux.
Spectre rougissant,
Amas de terre et de sang.
Mais que lit-elle en elle ?
En contemplant sans grande conviction
La vérité nue, sans fiction
D’un être de faïence
S’enfuyant peu à peu vers la démence.
Spectre ahurissant
Boule de poussière,
Dans l’air, s’envole.
Que lit-elle en elle ?
Quand les inscriptions s’effacent,
Qu’il n’y a plus de grimace à faire.
Une nappe de brouillard passe
Devant le miroir, les traits s’atténuent
Et l’inévitable arrive,
La guérison est révolue.
Spectre mugissant,
Bulle d’éther
Si belle, console.
Mais que lit-elle en elle ?
Plus rien, chagrin
Et bientôt le miroir se taira
D’un silence qui dure…
Odéliane
Publié le 13/07/2007 à 12:00 par Patrick Duchez
Les petites gens
Ils donnent un bonjour plein de timidité
Et fixent en marchant la pointe de leurs pieds
Pour avoir toujours dû garder le dos voûté
Devant ceux qui prenaient plaisir à les ployer.
Ils comptent leur monnaie en faisant attention
Car le sou oublié pourrait bien leur manquer
Pour ce mois bien trop long pour la maigre pension
Assurant simplement une vie étriquée.
Ils voyagent parfois sur des cartes postales
Qu’ils reçoivent l’été de leurs voisins partis
Et gardent leur maison, simple geste amical,
Sans jamais demander une contrepartie.
Leurs vacances ne sont que des jours au jardin,
Des balades le soir à la belle saison
Ou devant leur écran pour voir des baladins
Leur montrer des pays plus loin que l’horizon.
Leur demeure est pleine de petits bibelots
Souvenirs des instants où la vie a souri,
La statue de la foire en forme d’angelot
Et des cadres montrant quelques photographies.
Ils pensent l’avenir en payant sou à sou
Un tombeau ouvragé en marbre d’Italie
Où ils reposeront ayant été absous
Et avoir une mort plus belle que la vie.
Messas le 27 avril 2005
Patrick Duchez
Publié le 13/07/2007 à 12:00 par Patrick Duchez
La tempête
Le bateau enivré tournoie dans la furie
Vomissant aux sabords les eaux bleues qu’il charrie.
La tempête rudoie les marins sur le pont
Et un éclair foudroie le grand mât d’artimon.
A l’assaut du mur d’eau le navire se dresse,
Comme le Don Quichotte, héros de Cervantès,
Voulant charger sans peur les hauts moulins de bois,
La vague puissante, sans effort, le renvoie.
Un homme est à la mer, entouré de requins,
Implorant son salut en tendant une main,
Disparaît aussitôt dans la gueule affamée
Et l’écume rougit, du festin consommé.
Le vent hurle à la mort dans les lambeaux de voiles
Et décroche du ciel les dernières étoiles.
Les rafales en meute attaquent le gréement
Et brise le grand mât dans un cri déchirant.
Les eaux prennent d’assaut le navire blessé
Sur la côte, les vents, tentent de le drosser.
L’équipage aux yeux fous implore le Divin
Et le saint Mathurin, le patron des marins.
Le calme enfin revient, le vent se change en brise,
La mer se fait d’huile, ses vagues agonisent.
Le trident à la main, laissant ces myrmidons,
Passe le dieu des eaux, le grand Poséidon.
Messas le 12 avril 2005
Patrick Duchez