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Cercle littéraire "Arcanes Lyriques" retranscription des réunions.
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Blog Littérature
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13.07.2007
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EMIL JANNINGS

Publié le 13/01/2010 à 10:56 par arcaneslyriques
EMIL JANNINGS
Biographie d’Emil Jannings


Dans le film Inglorious Basterds de Quentin Tarantino, Goebbels présente Emil Jannings comme le plus grand acteur allemand. Le réalisateur de Pulp Fiction, un grand cinéphile, le fait pourtant mourir de manière honteuse dans un attentat en compagnie d’Hitler et de dignitaires nazis. Il est donc temps de rendre justice à ce grand acteur.


Né en 1884 en Suisse dans le village de Rorschach d’une mère allemande et d’un père originaire de la ville de Saint Louis aux Etats-Unis, Emil a une enfance normale. Il fugue et s’engage dans la marine pour le poste d’aide cuisinier sur un bateau mais un ami de ses parents le retrouve et il doit retourner vivre chez eux. Il rencontre alors un accessoiriste du théâtre municipal de Gorlitz. Emil a une révélation, passe des auditions et devient comédien itinérant passant d’une troupe de théâtre à l’autre.


Il débute au cinéma comme figurant à partir de 1914. Il travaille principalement pour la firme d’état UFA (Universum Film AG) où il joue des rôles historiques (Louis XV, Danton, Pierre le grand) dans des films de propagande.


1925 est une année importante pour lui car il a le rôle principal dans quatre films. Le premier est Variétés d’Ewald André Dupont qui a pour cadre le monde du cirque. Le deuxième est Le dernier des hommes de Friedrich Wilhem Murnau, adapté d’une nouvelle de Gogol. Il y joue un bagagiste âgé dans un hôtel qui n’est plus en état de porter les lourdes valises de ses clients. Il est donc viré et perd tout le prestige que lui apportait son travail et son uniforme, devenant le dernier des hommes. Il deviendra riche et obtiendra un rang social aisé. Il joue aussi sous la direction de Murnau le rôle-titre dans le Tartuffe de Molière et dans Faust, une légende allemande, d’après Goethe, dans lequel il incarne Méphisto.


En 1927, il signe un contrat avec la Paramount et part jouer aux Etats-Unis. Il obtiendra le premier Oscar du meilleur acteur pour ses rôles dans deux films de 1929, quand la chair succombe et crépuscule de gloire de Josef Von Sternberg. Connaissant à peine l’anglais, l’arrivée du parlant porte un coup fatal à sa carrière américaine.


En 1930, il joue avec la débutante Marlène Dietrich dans l’ange bleu de Von Sternberg. Il est un professeur austère qui tombe éperdument amoureux d’une danseuse de cabaret. Il l’épouse, quitte sa carrière d’enseignant, devient clown dans un théâtre et est trompé et abandonné par sa femme. La carrière de Jannings est s déclinante au contraire de celle de Dietrich qui est une star montante de l’époque. Par amertume, il se conduira de manière assez ignoble avec elle.


Jannings travaille ensuite pour le cinéma du troisième reich des nazis. Joseph Goebbels, ministre de la propagande le nomme même « artiste d’état ». Son implication avec les nazis ruina toute chance de pouvoir travailler de nouveau comme acteur.


Il meurt d’un cancer à l’âge de 65 ans en 1950.



Christophe Colin, pour la réunion du 13/12/2009.


WATCHMEN

Publié le 12/10/2009 à 09:01 par arcaneslyriques
WATCHMEN
Watchmen


Difficile pour moi de parler de la version cinématographique de Watchmen tant je ne m’en sens pas le droit au vu de mon ignorance plutôt considérable en matière de bandes dessinées, comic books et autres romans graphiques. Certes, j’en ai lu, et même beaucoup, mais c’est un sujet à la fois si vaste et si pointu que je m’en exclus d’emblée ne serait-ce même qu’en tant qu’amateur. Ceci dit, il me reste un angle de réflexion, un droit, celui d’avoir adoré le film, d’avoir lu ensuite le roman graphique qui en a été à l’origine et de m’être aussi énormément intéressé à tout ce sujet.


Pour ceux et celles qui n’auraient jamais entendu parler de Watchmen de quelque manière que ce soit, de quoi s’agit-il ? Si je résume rapidement la chose, il s’agit d’une volonté de récupération ou de recyclage assez anodine au départ, et même assez peu glorieuse tout bien considéré, mais qui vire finalement au chef-d’œuvre. En effet, l’idée de départ, pour DC Comics, était de réutiliser, en les adaptant un peu, des personnages rachetés à Charlton Comics. C’est ainsi que Peacemaker devint le Comédien, que Captain Atom devint Dr Manhattan, que Blue Beetle devint le Hibou, que Thunderbolt devint Ozymandias et The Question devint Rorschach. En fait, seul le personnage du Spectre Soyeux était une nouveauté. Cependant, et c’est là tout le génie d’Alan Moore, le scénariste à l’origine de Watchmen, il va faire d’anciens personnages des personnages tout neufs et les embarquer dans une histoire complexe, profonde, passionnante et bouleversante bien que souvent désespérante, calculée au micron près, structurée à la perfection, et surtout complètement originale.


De quoi parle Watchmen ? C’est une uchronie doublée d’un compte à rebours triplée d’un récit le plus souvent raconté à l’envers voire parfois conté d’une manière palindromique. Bref, c’est un tour de force permanent. Mais ce n’est pas seulement pour la beauté du geste, cela participe réellement à l’action, à la tension et à l’intérêt du récit.


Nous sommes le 12 octobre 1985. Après avoir gagné la guerre du Vietnam (grâce au Dr Manhattan qui a servi d’arme absolue), Richard Nixon entame maintenant son 5ème mandat. La troisième guerre mondiale est sur le point d’éclater. La corruption est partout. La violence est la règle. Les voleurs portent des masques. Certains policiers aussi. Et certains ont même constitué des bandes, un peu à la manière des voleurs, mais dans le sens inverse. Or une loi a justement interdit il y a déjà quelques années la création de ces ligues de justiciers devenues, aux yeux du grand public, très manipulable et donc très manipulé, incontrôlables. Et cette même loi a démembré dans le même mouvement les ligues de justiciers qui existaient alors. Dont celle des Watchmen. Nous sommes donc le 12 octobre 1985, tard le soir. Cette nuit-là, un homme est defenestré et va s’écraser au bas d’un gratte-ciel. Un meurtre comme un autre ? Non, car la victime est (ou plutôt était) le Comédien, un ex-watchman. Rorschach, le seul watchman encore en activité, une sorte mystère vivant à la fois extrêmement lucide et parfaitement névrosé, y voit là le début d’une série de meurtres destinée à anéantir les watchmen. Qui ? Pourquoi ? C’est là l’énigme périlleuse et labyrinthique que devront résoudre les watchmen dans un climat d’écroulement total des valeurs et de fin thermonucléarisée du monde.


Autant dire que Watchmen n’a rien à voir avec Mickey ou Spirou. C’est sanglant, poisseux, tordu, paranoiaque et par moment un tantinet porno. Mais c’est en même temps extraordinaire, décapant et complètement fascinant. D’ailleurs, en plus d’un accueil triomphal, les plus hautes récompenses ont salué la sortie de Watchmen, dont le prix Hugo en 1988. Mieux encore, Watchmen a été classé par le journal américain Time parmi les 100 meilleurs romans en langue anglaise depuis 1923 !


Avec une telle histoire, une telle renommée et de tels honneurs, comment aurait-on voulu que Watchmen ne soit pas dans la ligne de mire de l’industrie cinématographique ? Mais qui oserait finalement s’attaquer à cette monstruosité dessinée ? On a parlé à un moment d’un projet de Terry Gilliam. Mais ça a capoté. Il y a eu aussi un autre projet où devaient jouer Robin Williams et Arnold Schwarzenegger. Ça a capoté aussi. Watchmen devenait un projet maudit, promettant les pires difficultés et au bout la ruine à qui voudrait en faire un film. Mais le miracle a eu lieu. Zack Snyder, après avoir réalisé L’armée des morts et 300, a fait du chef-d’œuvre graphique Watchmen un chef-d’œuvre de film.


Venons en donc à cette adapation cinématographique. Certains ont parlé de transposition à l’écran, de décalque. C’est exactement ça. A tel point qu’on pourrait croire, si comme moi on ne la connaissait pas avant, que c’est la bande dessinée qui est tirée du film ! En fait, et au risque de me mettre à dos les puristes, je dirais même que le film est même supérieur à la bande dessinée dans le sens où l’on peut dire le film a porté à l’écran ce que la bande dessinée ne faisait que rêver. Bon, bien sûr, en vérité il faudrait séparer le film et la bande dessinée, et même avouer qu’Alan Moore s’est tout à fait opposé à l’idée que Watchmen devienne un film. Pour autant, je n’en démords pas, Zack Snyder a superbement, spectaculairement, supérieurement réussi son coup. Watchmen, c’est ce que j’appellerais du « cinéma augmenté ». Il y des acteurs, des paysages, des décors mais il y a aussi toute la machinerie impalpable mais impressionnante du cinéma virtuel. Certes, ce n’est pas nouveau, même si c’est encore très récent. Mais là, c’est admirablement fait. Bon, là, je pourrais aussi vous parler des acteurs, tous parfaits, de l’actrice Malin Akerman, parfaite dans son rôle et dans toutes ses courbes, etc, etc, mais non, je crois en avoir assez dit. Toutefois je veux bien me répéter sur un point : courez voir le film ! Ou, comme moi, après l'avoir vu 2 fois sur grand écran, redégustez-le et reredégustez-le en DVD. Lisez aussi, bien évidemment, la bande dessinée.


Frédéric Gerchambeau, pour la réunion du 7 juin 2009.


NOSFERATU

Publié le 10/09/2009 à 09:43 par arcaneslyriques
NOSFERATU
Nosferatu le vampire (1922)


Synopsis

À Wismar en 1838 (et non à Brême comme le laisse entendre la version française), Thomas Hutter, un jeune clerc d'agent immobilier marié à Ellen, doit partir en Transylvanie afin de vendre une propriété au Comte Orlok qui désire avoir une résidence dans la ville. Le jeune homme est accueilli au sein d'un sinistre château par le comte. Durant la transaction, Orlok aperçoit une miniature d'Ellen qui le fascine et décide d'acquérir le bâtiment — proche de la maison du couple — qui lui est proposé. Hutter, hôte du comte, ne tardera pas à découvrir la véritable nature de celui-ci. Nosferatu cheminera vers sa nouvelle propriété, répandant la mort et la désolation par la peste dans son sillage. Ellen bientôt en proie aux mains griffues de Nosferatu qui la convoite, laissera le comte faire d'elle sa victime et sacrifie son sang au vampire pour sauver la ville frappée par la peste.


Une adaptation du Dracula de Bram Stoker :

Le scénario prend plusieurs libertés par rapport à l'œuvre de Stoker. Tout d'abord, il y a un changement de lieux (Wismar au lieu de Londres) et des noms des personnages (Jonathan Harker devient Thomas Hutter, Mina Murray devient Ellen, Vlad Dracula devient Orlok). Ces modifications ont été motivées par le faible budget dont disposait le film et qui lui interdisaient le versement des droits d’auteur. Ensuite, Nosferatu se présente à Hutter sous forme d’un loup-garou (ici représenté sous la forme d'une hyène brune), s'inspirant ainsi de L'Invité de Dracula, premier chapitre retiré du roman original et publié sous forme d’une nouvelle quelques années plus tard. Enfin, la lumière du jour peut tuer le vampire (alors que dans le roman, Dracula se promène à Londres, en pleine journée). Néanmoins, la trame narrative est respectée.

Ces modifications ne parvinrent cependant à empêcher le procès intenté par la veuve Stoker contre Prana Film (entre 1922 et 1925). En juillet 1925, les copies et les négatifs sont détruits. En octobre 1925, alors que la British Film Society demande à Florence Stoker de patronner un festival de cinéma à Londres, celle-ci apprend avec stupeur que Nosferatu fait partie des films programmés. Elle engage par conséquent un nouveau procès destiné à défendre ses droits sur l'œuvre de son défunt mari. En 1928, Universal Pictures acquiert les droits du roman Dracula et les adaptations cinématographiques. Sur demande de Florence Stoker, la copie est expédiée aux États-Unis par la British Film Society pour y être détruite (1929). En 1937, décès de Florence Stoker. Réapparition de copies cachées (Allemagne, États-Unis, Angleterre). On assiste à une diffusion en salles des copies cachées en 1960 puis en 1972. Enfin, en 1984, l'œuvre intégrale est restaurée.


Le personnage de Nosferatu :

Le Dracula de Stoker est un gentilhomme suave et élégant, un être au charme d'un autre temps, mystérieux et raffiné. Le Nosferatu de Murnau est pâle, rigide, le crâne chauve et déformé, tel un cadavre aux mains décharnées et au regard obnubilé, cerclé par un contour de suie, marquant une désespérante solitude. Alors que Dracula est tragique, le Nosferatu suscite la répulsion. Son antre est un château en ruine érigé sur une lande désolée où se côtoient le sauvage et la bestialité. Sa demeure est la manifestation visuelle d'une âme ténébreuse. Il est accompagné par des cohortes de rats.


Un film expressionniste :

Une ambiance claustrophobique (séquences intérieures confinées : chambres, prison, château, asile, cale de bateau) parcourt le film. Même pour les scènes sur les terres du château, qui, bien qu'étant des extérieurs, pèsent sur le personnage de Hutter, l'emprisonnant et l'écrasant par l'hostilité d'une lande désertée, où le non-naturel semble avoir perverti une nature désormais complice. Les effets spéciaux de Murnau ajoutent à cette atmosphère inquiétante. L'utilisation de filtres bleus et sépia, sépare les scènes nocturnes des scènes diurnes et confère aux extérieurs leur dimension surréaliste. Les différentes disparitions et apparitions du vampire, les mouvements accélérés du serviteur du comte (qui présente d'ailleurs une forte ressemblance avec son maître), ainsi que les mouvements saccadés de la diligence, donnent au film ce sentiment d'étrange. Mais l'étrange tient surtout à l'utilisation de l'image en négatif qui noircit le ciel et blanchit le paysage. Enfin, la présence d'une lumière bleue dans certaines scènes donne une atmosphère grinçante au film.

Le comte Orlok illustre avec brio le monstre repoussant et inquiétant. La plus grande partie du film a été tournée avec des jeux d'ombres. Ces derniers confèrent au vampire une aura de terreur et de puissance. En particulier, à la fin, lorsqu'il monte l'escalier, menant à la chambre d'Ellen, son ombre s'étale sur le mur. Nosferatu est hors champ, le spectateur ne voit que cette ombre grandir, et cette main aux longs doigts qui s'avance vers la porte de celle qui peut-être réussira à vaincre ce démon. Ellen incarne parfaitement la femme forte, propre aux couples expressionnistes. Hutter est l'homme transi et naïf, alors qu'elle est forte, elle prend une décision grave.


La sexualité refoulée :

Lors du souper au château, Hutter, ayant littéralement quitté sa femme pour Orlok, offre peu de résistance à l'influence du comte, succombant à son étrange séduction. Nosferatu se livre ici à des manœuvres d'approche très claires, ces allusions à l'homosexualité découlant sûrement des tendances du réalisateur. La morsure du vampire a ainsi une valeur de métaphore pour un baiser échangé entre deux hommes, l'homosexualité étant tabou à cette époque.

Dans la scène finale, Ellen attire le vampire à son lit pour se donner librement. Hutter se retrouvant donc impuissant alors que Nosferatu représente ce qui est nié et qui doit être caché dans l'ombre, explicitant l'aversion à la lumière. En outre, le vampire se dressant de son cercueil est assimilable visuellement à l'érection.

L'ambivalence, l'ambiguïté prend alors corps avec la manifestation du double. Car l'ombre qui constitue de par sa nature, le double de l'homme. Hutter est donc à la fois l'époux hétérosexuel et l'amant homosexuel. L'ombre connotant visuellement dans l'expressionnisme le meurtrier, l'assassin, anticipe également ici l'imminence du danger et le désir sexuel refoulé. Hutter trouve donc en un certain sens son double malveillant et surtout alternatif dans le Nosferatu. Ce dernier est la figure sombre et révélée du jeune homme. Hutter, représentant l'être inhibé par les conventions sociales, refoule des désirs inconscients, lui, qui vit en plein jour, à la lumière. Le Nosferatu, créature nocturne, affiche quant à lui les désirs primaires enfouis dans l'inconscient.

Ainsi, au bonheur moral et romantique des scènes où Hutter est avec son épouse Ellen, le jeune homme rencontre son double en la personne du comte, siège de ses pulsions refoulées. Le château lugubre et obscur du Comte symbolisant le siège de l'inconscient, certains plans, montrés en inversion du négatif de la pellicule (le sombre apparaît blanc, et le clair devenant noir), corrobore ce passage de la conscience à l'inconscient. Le paroxysme est atteint lorsque Hutter descend dans la crypte, comme lieu insondable de l'inconscient, et découvrira la nature du monstre. Horrifié par cette révélation au niveau de son propre inconscient, il veut fuir, et de ce fait tente donc de le refouler afin de retourner au seuil de sa conscience, auprès de sa femme, au stade où pulsions et désirs sont inhibés.


Nosferatu et le Cinéma :

Le personnage d'Orlok est un constat du positionnement du cinéma face aux autres arts et en particulier la peinture. Le vampire est entre la mort (immobilité : la peinture est un art figé) et la vie (mouvement : le cinéma est un art en mouvement). Cette dualité représente aussi l'évolution technique de l'art, le cinéma en étant la forme vivante grâce à l'avancée technologique.


Distribution

Max Schreck : le comte Orlock, Nosferatu
Gustav von Wangenheim : Thomas Hutter
Greta Schroeder : Ellen


Autour du film :

La femme de Bram Stoker ayant refusé d'attribuer les droits du chef-d'œuvre de son mari, récemment décédé, contraignit le réalisateur à appeler son film Nosferatu. La signification originelle du mot « nosferatu » est difficile à déterminer. Il est devenu populaire grâce au roman de Bram Stoker et ce dernier l'a trouvé dans un ouvrage de l'écrivain anglais Emily Gerard. Selon une étymologie populaire, nosferatu proviendrait du roumain « nu sfîrşitul » qui signifie « le non fini », c'est-à-dire le non-mort, le mort-vivant. Il est possible que ce nom ait été influencé par le grec « nosophoros », signifiant « transporteur de maladie », voire « celui qui apporte la peste ».
Cette première version a fait l'objet d'un remake spécifique : Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog, en 1979, avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani et Bruno Ganz. Le premier remake du film de Murnau étant le Dracula de Tod Browning de 1931 (avec Bela Lugosi dans le rôle titre), version américanisée du film expressionniste des années 1920.
En 2000, E. Elias Merhige réalise une adaptation romancée de la réalisation de Nosferatu sous le titre « L'Ombre du vampire » (Shadow of the vampire). Il reprend notamment la légende selon laquelle l'acteur incarnant Nosferatu, Max Schreck, était un authentique vampire.
L'influence de Murnau sur le film de vampire est énorme. Dans son film, son vampire est détruit à la lumière du jour, alors que dans le roman de Bram Stoker, le comte Dracula se promène en plein jour. Depuis ce film, la lumière du jour est synonyme de mort pour un vampire.
En 1929, à l'occasion d'une ressortie parisienne du film, invisible depuis 1922, les surréalistes s'y rendent en « grande cérémonie ». Georges Sadoul déclara : « Pendant quelques semaines, nous nous sommes répété, comme une expression pure de la beauté convulsive, ce sous-titre français : Passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre. »
Quasiment tous les films de Tim Burton font une référence plus ou moins explicite à ce film : scène finale de la fenêtre dans Edward aux mains d'argent, nom du "méchant" dans Batman le défi (Max Shreck, qui jouait le comte Orlok dans le film de Murnau)...


Sources : Wikipédia.

Christophe Colin, pour la réunion du 5 septembre 2009.