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arcaneslyriques
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Cercle littéraire "Arcanes Lyriques" retranscription des réunions.
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Blog Littérature
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13.07.2007
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Méandres

Publié le 04/12/2010 à 15:22 par arcaneslyriques
Méandres
Méandres

Recueil de poèmes écrit par Odéliane et illustré par Yohan Vasse.


Bien que je participe souvent aux cercles littéraires d’Arcanes Lyriques, je l’avoue, la lecture de poésies n’est pas vraiment mon fort...

Cependant, comme l’existence me l’a souvent appris, il faut parfois emprunter les chemins vers lesquels nous n’irions pas forcément nous aventurer au premier abord. J’ai donc lu ce week-end Méandres, recueil de poésies mélancoliques d’Odéliane illustré par Yohann Vasse.
Bien m’en a pris car j’avoue avoir été surpris par la qualité des textes et des illustrations. Il y a une symétrie entre ces deux modes d’expressions car les poèmes de l’une sont agréablement servis par les dessins en noir et blanc de l’autre. Les images ne surpassent pas les mots (et vice-versa) et sont en équilibre parfait ne s’opposant pas et se complétant harmonieusement.

Yohan Vasse a réussi à me surprendre avec ces dessins jonglant parfaitement avec le noir, le blanc et les ombrages. Le joueur de croix avec son paysage désolé est l’exemple qui illustre le mieux mon propos. On retrouve aussi de la symétrie dans la faculté d’espérer entre une jeune fille et une vieille femme et dans les toiles de marbre entre un peintre et sa toile mortelle.

Curieusement, ces poèmes parlent souvent de thèmes opposés : de vie, de mort, d’espoir, de désespoir, du vide de l’existence mais aussi de cette envie de la vivre pleinement. Ils sont souvent mélancoliques mais Odéliane a su trouver les mots justes et les maux adaptés pour exprimer ce qu’elle ressent et me faire ressentir, à moi lecteur peu inspiré par ce genre de poésies, un grand moment de lecture, de ceux qui vous donnent envie d’exister et de continuer à se battre dans ce monde parfois si dur et si cruel car quelques instants de grâce et de beauté y résistent encore et réussissent à s’y exprimer de si belle manière.


Christophe Colin.



Pour découvrir des extraits et commander cet ouvrage cliquer sur ce lien :

http://alchera.ovh.org/meandres.html





FORREST GUMP

Publié le 24/03/2010 à 11:16 par arcaneslyriques
FORREST GUMP
Forrest Gump, le livre



Vous connaissez peut être le personnage de Forrest Gump grâce au film de 1994 de Robert Zemeckis avec Tom Hanks dans le rôle principal mais vous n’avez peut-être pas lu le roman de Winston Groom de 1984 où ce personnage a été créé.


Si le film peut être vu comme une glorification de l’american way of life au travers des éléments importants de l’histoire récente des Etats-Unis (la naissance du rock’n’roll, le meurtre de JFK, la guerre du viet-nam, le scandale du watergate et le mouvement hippie), le livre est davantage un témoignage d’un simple d’esprit et ce qu’il a vécu pendant sa longue vie. En effet, Forrest devient tour à tour joueur d’harmonica dans un groupe de rock, catcheur, champion d’échecs, astronaute ou homme politique mais il n’a pas la vie héroïque du personnage interprété par Hanks. Dans le livre, il se drogue, il est continuellement plongé dans des embrouilles les plus incroyables, provoque catastrophes sur catastrophes à cause de son comportement de balourd. Il est ainsi l’auteur d’un incendie dans la maison de sa mère, qui reste bien vivante à la fin !


Le film est donc la version politiquement correcte du livre car malgré son intérêt, celui-ci ne peut être adapté en l’état, Forrest n’y apparaissant pas comme un personnage vraiment sympathique et recommandable. Il est même un poids mort pour ces amis, les entraînant inexorablement dans sa chute, Jenny finissant même par l’abandonner.


Ce roman reste cependant intéressant à lire car Groom, à travers les aventures et mésaventures de Gump, a su raconter un très bon divertissement qui peut-être vu comme un miroir de notre époque et de son histoire récente.


Christophe Colin, pour la réunion du 14/03/10.






LA MESSAGERE DE L'AU-DELA

Publié le 20/02/2010 à 15:44 par arcaneslyriques
LA MESSAGERE DE L'AU-DELA
La Messagère de l’Au-delà

De Mary Hooper



Ce récit est basé sur un fait divers réel qui défraya la chronique de l’Angleterre puritaine de 1650 puisqu’il raconte l’histoire d’Anne Green, jeune servante à Oxford pour la riche famille que constitue les Reade. Son histoire met en relief les difficultés sociales de l’époque, les dures conditions de vie des serviteurs et autres « basses classes » mais surtout les difficultés à se faire respecter pour les femmes et les jeunes filles à cette période.


Anne est travailleuse, appliquée mais en dehors de son travail qui l’occupe énormément son existence est vide et triste. Ses rares moments de bonheur, elle les passe avec John Taylor, le forgeron du village, qui la courtise et avec qui elle espère un jour se marier.


Mais voilà qu’un jour, le petit fils (Geoffrey) de son patron Sir Thomas la courtise à son tour en lui promettant de l’épouser et donc de lui faire quitter son statut de servante. Anne, dans un premier temps ne cède pas en pensant à John puis finalement se laisse convaincre aspirant à une vie meilleure. Un liaison s’installe donc entre Geoffrey et Anne et très rapidement la jeune fille se retrouve enceinte. Elle en parle bien évidemment à Geoffrey mais celui-ci nie être le père et la menace des pires abominations si elle venait un jour à révéler leur relation. Elle comprend alors son erreur et aussi que Geoffrey n’a jamais eu l’intention de l’épouser. Elle décide ainsi de cacher sa grossesse mais les durs labeurs de son travail quotidien auront raison d’elle et des contractions violentes la feront accoucher seule à six mois d’un enfant mort-né. L’accouchement est une scène terrible du livre, très violente et très dégradante puisqu’Anne mettra au monde son enfant, seule, dans les latrines avec toutes les angoisses que l’on peut aisément imaginer. Accusée à tort d’infanticide et aussi pour que Geoffrey ne soit pas inquiété, Sir Thomas mettra tout en œuvre pour inculper Anne d’un crime qu’elle n’a pourtant pas commis puisque l’enfant n’a jamais respiré. Le jugement est rapide et sans appel et c’est donc la pendaison qui attend la pauvre jeune femme. Là encore la scène est terrible, extrêmement violente, on aimerait croire que l’histoire ne peut se terminer ainsi mais pourtant nous assistons impuissants à sa mise à mort et à la confirmation de son décès. Ensuite le corps de la morte est emmené à l’université d’Oxford de Médecine afin d’y être disséqué et c’est là, étrangement, que l’histoire démarre vraiment…


Les premières pages du livre commencent ainsi dans un lieu intermédiaire peut-être proche du purgatoire où Anne semble flotter et s’être perdue. Va-t-elle au Paradis ou en Enfer ? Est-elle vraiment morte ou encore vivante ? S’agit-il d’un coma ? Tout ce qu’elle sait c’est qu’il fait noir et qu’elle est seule, qu’elle a peur mais qu’elle ne souffre plus. Le temps paraît très long ici et elle profite de cette attente pour se remémorer les événements qui l’ont conduite à l’échafaud. C’est à ce moment-là que le lecteur prend conscience de son histoire.


Parallèlement au « voyage intérieur » d’Anne, nous nous retrouvons dans une salle de Médecine avec tous les instruments de dissection à portée de main et nous faisons la connaissance de Robert, étudiant en médecine et bègue, qui a pour tâche avec ses confrères de disséquer le corps d’Anne. Le travail est sur le point de commencer quand Robert est le premier à découvrir des signes de vie chez Anne, il tente alors bien évidemment d’avertir les autres mais son bégaiement agace et risque de compromettre le sauvetage de la jeune femme…


Admirablement bien écrit et avec un suspense très prenant, La Messagère de l’Au-delà est le premier ouvrage publié en France de Mary Hooper. C’est un récit subtil alternant à chaque chapitre les pensées de la présumée morte et celle d’un étudiant en médecine qui doit assister à la dissection de son cadavre. Très bien écrit, l’auteur n’épargne aucun détail des conditions de vie à cette époque avec sa saleté, sa pauvreté et son désoeuvrement mais sait ouvrir une petite brèche au surnaturel en s’apparentant au roman gothique anglais et ses monologues angoissants.

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, le roman est très réaliste et fidèle à l’histoire réelle dont il s’est inspiré et dénonce entre autre la loi anglaise qui déclarait à cette époque qu’une femme dont le bébé est découvert mort devait être présumée coupable de meurtre à moins de pouvoir présenter un témoin pour prouver son innocence.


A la fois historique et moral, le livre s’interroge sur la nature humaine et les liens pouvant exister entre le corps et l’âme mais aussi sur l’éthique des derniers progrès en Médecine ; l’écriture y est intelligente et sensible et on ne pourrait ressortir tout à fait indemne de cette histoire bouleversante.


A découvrir d’urgence !


Odéliane, pour la réunion du 13/12/09.


La messagère de l’Au-delà, Mary Hooper, Editions du Panama, 2008


ROUTES ENLACEES

Publié le 30/12/2009 à 10:16 par arcaneslyriques
ROUTES ENLACEES
Routes Enlacées


Sous ce titre paru aux éditions de la Madolière, Jean-Marie Dutey a réuni en 2007 un ensemble de nouvelles sur le thème de la route. On rencontre ainsi dans ces pages un artiste utilisant une voiture comme œuvre d’art, un grand-père et sa petite-fille faisant de la résistance contre l’armée française aux commandes d’un tank de la seconde guerre mondiale ou une famille qui enterre la voiture dans laquelle ils ont vécu des événements importants de leurs vies.

J’avoue avoir pris plaisir à lire cet ouvrage car les nouvelles sont écrites dans un style qui rappelle à la perfection le quotidien et le rapport de l’humain avec sa voiture tout le long de sa vie. En prenant la route, ce romancier nous offre une invitation au voyage et nous fait découvrir des personnages attachants dans des situations ordinaires qui peuvent parfois devenir fantastiques.
Les mondes que nous voyons sont imaginaires, différents du notre ou réels mais ils semblent très familiers tant ils sont empreints d’humanité et de sincérité.

Si la ligne droite est le chemin le plus court pour aller d’un point à un autre, ce livre m’a pourtant donné le plaisir de bifurquer d’une nouvelle à l’autre sans respecter un chemin tracé cohérent. La liberté de circulation est donc ici autorisée et voire fortement conseillée au grand dam des barrages routiers et des sens interdits. J’ai heureusement pu facilement retrouver ma route pour pouvoir venir présenter Routes Enlacées au cercle littéraire d’Arcanes Lyriques.


Christophe Colin





FABLES

Publié le 09/11/2009 à 10:39 par arcaneslyriques
FABLES
Fables


Fables est une série de comics créée par Bill Willingham (scénario). Ian Median (épisodes 1 à 5 US) puis Mark Buckingham (à partir du 6) se sont succédés au dessin sous des couvertures de James Jean.


La série est éditée aux États-Unis chez Vertigo, un label de DC Comics. En France, après deux albums publiés par Semic, c'est Panini qui continue la traduction, après l'attribution par DC Comics de la licence française à cet éditeur.


Blanche Neige, le Grand Méchant Loup, le Prince Charmant, Barbe Bleue, les Trois Petits Cochons, Pinocchio, etc… Ils sont parmi nous ! Ils, ce sont les personnages des histoires de notre enfance, les Fables. Chassés de leurs royaumes par un mystérieux et puissant Adversaire, ils se sont réfugiés dans le seul monde qui ne semble pas intéresser leur ennemi, le monde des Communs, le nôtre. Depuis des siècles maintenant ils vivent discrètement parmi les humains. Et leur vie n'est plus vraiment un conte de fées ! À Fableville, New York, se regroupent ceux qui peuvent s'intégrer, tandis que les autres (cochons qui parlent, singes volants, géants, …) vivent à l'écart de l'humanité à La Ferme. Blanche Neige est une des responsables de cette communauté dont les ennemis d'autrefois ont été amnistiés et où le moindre problème conjugal entre la Belle et la Bête peut menacer l'anonymat des Fables.

Dans la première saga, dessinée par Ian Medina, Rose Rouge, la sœur rivale de Blanche neige, est supposée morte. Le Grand Méchant Loup enquête, et les suspects sont nombreux : Barbe bleue, le Prince Charmant, Blanche-Neige elle-même… Bref, c'est une histoire sympathique qui introduit le concept de façon originale avec un dénouement assez surprenant.

Dans la seconde histoire, le décor change, et le dessinateur aussi, c'est Mark Buckingham qui s'installe sur la série sans que cela ne marque de grosse rupture avec le tome précédent. Cette fois-ci, direction la Ferme, ferme en ébullition où la révolte gronde. Goupil, les Trois Petits Cochons, Boucle d'Or et autres créations de Kipling, Carroll ou La Fontaine sont de la fête, et ça va saigner ! Blanche-Neige va devoir se débrouiller pour régler la crise, quel qu'en soit le prix.


Christophe Colin, pour la réunion du 22/02/09




LE SPHINX DES GLACES

Publié le 07/10/2009 à 18:31 par arcaneslyriques
LE SPHINX DES GLACES
Le sphinx des glaces

Jules Verne

1897


Quand on pense à l’œuvre de Jules Verne, plusieurs titres nous viennent immédiatement à l’esprit. 20000 lieues sous les mers, L’île mystérieuse, Robur le conquérant ou les 500 millions de la Bégum. Et pour cause… Les sujets traités, les formidables découvertes ou inventions mises en avant par l’écrivain, avaient de quoi fasciner des générations de lecteurs. Le cinéma ou la télévision s’en sont emparés, les ancrant un peu plus dans la culture populaire.

On aurait vite fait de penser que l’œuvre de Verne se résume à ces quelques volumes. Au risque de passer à côté de créations plus rares. C’est un peu le cas avec Le sphinx des glaces.

Ce roman, publié en 1897, occupe une place très particulière dans la bibliographie de l’écrivain. Certes, on y retrouve sa « patte ». Le voyage, le mystère, avec des données scientifiques qui étayent le scénario. Mais cette fois, Verne ne crée pas une énième aventure inédite. Le ton y est différent, volontiers plus grave. En fait, avec Le sphinx, Verne s’approprie l’univers d’un écrivain qu’il admire et qu’il considère comme un maître : Edgar Poe.

Plus exactement, Verne propose une suite au livre de Poe, Les aventures d’Arthur Gordon Pym. En aucun cas il ne s’agit d’un plagiat. Bien au contraire, avec le sphinx, Verne entend rendre un hommage à l’auteur qui l’a beaucoup influencé dans ses jeunes années.

Et puis surtout, c’est aussi une façon pour lui, de se prouver qu’il peut aller plus loin que son modèle. En quelque sorte, il faut voir dans Le sphinx, le roman de la maturité. En 1897, Jules Verne à 69 ans. Sa réputation est faite. Il a la légitimité suffisante pour pouvoir se lancer dans cet exercice.

Dans un premier temps, nous allons découvrir l’histoire présentée dans Le sphinx des glaces. Ensuite, nous verrons en quoi au-delà de l’hommage de Jules Verne pour Edgar Poe, ce livre est un défi adressé au maître.


L’histoire

L’action du livre se passe en 1839-1840.

Nous sommes dans l’hémisphère sud. Plus précisément dans l’archipel des Kerguelen. Un savant américain, Joerling y a passé plusieurs mois, afin de faire des études géologiques. Son travail accompli, Joerling n’aspire plus qu’à une chose : revenir aux Etats-Unis. Pour se faire, il lui faut trouver une place sur l’un des rares bateaux qui fréquentent cette région du globe.

Une opportunité se présente avec l’arrivée d’un navire anglais, venu faire relâche dans les Kerguelen : l’Halbrane. Les premiers contacts avec le capitaine sont plutôt orageux. L’officier refuse purement et simplement d’accueillir à son bord le scientifique. Pour quelle raison ? Le capitaine n’en donne aucune.

Joerling est assez vexé par cette attitude, et surtout le mutisme du marin. Il se résout à attendre l’arrivée d’un prochain navire… Quand le capitaine Len Guy lui fait savoir, la veille du départ, qu’il accepte de le prendre comme passager. Pourquoi un tel revirement ?

Len Guy s’en explique une fois que son bateau est en pleine mer. Il a appris que Joerling est originaire du Connecticut. Comme Arthur Gordon Pym, l’homme qui a inspiré à Poe, son livre. Joerling est choqué par cette révélation. Lui aussi a lu le roman d’Edgar Poe… Il s’agit d’une œuvre de fiction. Comment un homme comme Len Guy peut-il accorder du crédit à une histoire imaginaire ?... Mon Dieu ! Le capitaine n’est pas en pleine possession de ses moyens…

Très vite, différents événements amenent Joerling à revoir sa vision des choses. En faisant escale sur une île, Joerling rencontre des personnes qui ont croisées Pym et ses compagnons… Les détails qu’ils donnent ne souffrent pas la critique…

Joerling réalise alors que le capitaine Len Guy n’est autre que le frère de l’officier du navire sur lequel naviguait Arthur Gordon Pym. Ce même navire qui a disparu dans des conditions tragiques 11 ans auparavant. Len Guy est persuadé que son frère, et peut-être des membres de son équipage sont encore en vie, quelque part dans l’Antarctique. Il n’a de cesse de les retrouver, et de les ramener à la civilisation.

Joerling est bouleversé par ces révélations. Il décide d’apporter son aide au capitaine Guy. Ce qui était au départ, un « retour à la maison », devient une mission humanitaire de sauvetage.

Et puis aussi, quelle opportunité extraordinaire d’explorer une zone du globe inconnue… Car les différents calculs du marin laissent entendre que les naufragés ont pu découvrir le pôle sud. Les courants ont pu les entraîner sous des latitudes qu’aucun homme avant eux n’a pu atteindre. À ce propos, il faut rappeler que dans les années 1830/1840, les expéditions se succèdent pour reconnaître cette partie du monde. Ces explorations sont très compliquées, compte tenu des moyens techniques de l’époque, et de la dureté du climat… Il faut affronter les icebergs, le blizzard…

Les différents rebondissements vont très vite mettre en évidence un autre personnage. Un matelot assez mystérieux… Il s’appelle Hunt. Agé d’une quarantaine d’années, il apparaît très vite comme l’un des meilleurs hommes d’équipage…

En fait, Hunt porte un secret… Il était le compagnon d’Arthur Gordon Pym. S’il a rejoint la troupe de Len Guy et de Joerling, c’est dans l’unique but de retrouver Pym.

Hunt a un statut un peu spécial dans cette histoire. Dans la mesure où il apparaît très tôt dans Le sphinx, on peut considérer qu’il porte sur ses épaules la véritable jonction entre le roman d’Edgar Poe, et cette suite qu’établit Verne. Hunt est un survivant. Il peut témoigner. Et c’est sur la base des quelques informations qu’il donne, que l’expédition Guy/Joerling va parvenir à ses fins.


Alors, à ce stade, il serait peut-être temps de se pencher sur cet étrange Gordon Pym…

Le roman d’Edgar Poe, relate les aventures d’un jeune américain, qui, influencé par un ami, fils de marin, décide de partir à l’aventure sur les mers. En cachette, il s’embarque sur un navire. Son idée est de se manifester une fois que le bateau est en pleine mer… Sauf que le navire est victime d’une mutinerie… Les luttes intestines ne tardent pas à décimer l’équipage… Le navire dérive, avant de faire naufrage… Les survivants essayent de s’organiser… Ils sont peu nombreux : Pym qui a sympathisé avec Hunt, le frère du capitaine Guy et quelques hommes fidèles…

Ils parviennent sur une île, vraisemblablement proche de l’Antarctique. Ils sont décimés par les autochtones… Enfin, c’est ce que pensent Pym et Hunt qui parviennent à s’échapper de cet enfer… Sur un canot qu’ils ont dérobés à cette peuplade.

Là les choses se compliquent, car Hunt et Pym sont séparés. Hunt est récupéré par un navire baleinier. Par contre Pym semble avoir disparu corps et âme.

Revenu aux Etats-Unis, Hunt aurait été amené à rencontrer Edgar Poe, et lui aurait confié les notes prises par Pym lors de son voyage…

Toujours est-il que le roman de Poe s’achève sur l’hypothétique mort d’Arthur Gordon Pym, sans donner de plus amples explications. Cette fin est tellement floue, qu’elle laisse au lecteur l’impression qu’il manque deux ou trois chapitres au livre… Détail que ne manque pas de rappeler à plusieurs reprises Joerling dans le Sphinx…

Détail qui a pu jouer dans les motivations de Verne pour se lancer dans cette entreprise.


Le sphinx des glaces, plus qu’un hommage au maître, un hymne au mystère


L’hommage au maître…

Ce n’est pas la première fois qu’un livre de Verne rend hommage à un écrivain qu’il admire particulièrement. On peut ainsi citer Matthias Sandorf, qui est dédicacé à Alexandre Dumas. Entre les lignes, on peut y voir même, une reprise du thème du Comte de Monte Cristo…

Verne connaît très bien l’œuvre de Poe. Les traductions de Baudelaire lui ont permis d’y avoir accès très facilement. Il apprécie l’aspect fantastique qu’il y a dans l’univers de l’américain. Il lui consacre un essai où il analyse son œuvre. Cette étude, publiée en 1864 s’intitule sobrement Edgar Poe et ses œuvres.

Un hommage critique

Mais Le sphinx va beaucoup plus loin qu’un simple clin d’œil ou un hommage. Ici, Jules Verne se propose de reprendre le roman de Poe, et de le continuer… Même de le conclure, puisqu’il apporte toutes les réponses relatives au mystère de la disparition de Pym. Tout ce que laisse en suspens Poe, Verne le reprend, le développe, et y apporte un point final.

Le personnage de Joerling rationalise chaque épisode de l’épopée de Pym. Avec une rigueur froide qui ne doit rien au climat, il démonte chacune de ses péripéties. Le fait d’avoir reconnu que le roman de Poe était réel ne change rien. Joerling est un scientifique, et c’est en tant que tel qu’il aborde les situations. Il ne se gène pas d’ailleurs pour critiquer Poe, qui à ses yeux, serait presque un affabulateur…

L’attitude de Joerling est si catégorique, ses jugements sont si nets et définitifs, qu’ils n’admettent pas la contradiction. Une telle attitude amène peu à peu le lecteur à se demander si, en créant un tel personnage, Jules Verne n’a pas voulu confronter deux visions du monde.

La première serait celle de Poe. Elle témoignerait de l’état d’esprit du début du XIXème siècle. Elle cultive un goût du mystère, empreint d’une certaine forme de poésie. Il y a le monde que l’on connaît, certes… Mais il représente peu de chose, en regard de l’inconnu qui nous entoure. Arthur Gordon Pym assiste à des phénomènes qui sortent de l’ordinaire. Il les accepte, fasciné par ce qu’il voit.

À l’opposé, Joerling marque un changement. Par sa façon d’appréhender chaque élément de manière cartésienne, il rompt avec une vision poétique du monde. La science a fait des progrès considérables, réduisant les zones d’incertitudes. Le flou artistique de Pym en subit les conséquences. Joerling n’accepte pas le monde, il l’explique. Il tranche, à l’aune de ce qu’il a appris ou expérimenté. Au final, le monde de Joerling est terne. Sans réelle saveur ni entrain. C’est une suite logique de détails qui s’articulent entre eux.

Ce manque d’enchantement dépasse les personnages eux-mêmes. Il se retrouve dans l’écriture du livre. Dans Le sphinx, on ne retrouve pas l’optimisme, ou l’élan positif qui existent dans l’œuvre de Verne. Comme si l’auteur lui-même était las de tout ce mouvement. La magie du progrès qu’il met en toile de fond de ses Voyages Extraordinaires n’est plus. Place à un monde sérieux, sans fantaisie.

Un hymne au mystère

Pourtant, il ne faut pas croire que tout soit fini. Bien au contraire. Le sphinx n’est pas un bilan dressé par un écrivain qui se retourne sur son parcours. C’est davantage le constat d’un homme qui regarde ses contemporains. Dans cette optique, Jules Verne finit son livre par un tour de sa façon…

Joerling veut tuer le mystère de Pym ? Soit. Mais il devra faire face à un phénomène qu’il sera bien en peine de tirer au clair.

C’est en cela que l’on peut penser que Verne, au-delà de l’hommage, cherche à dépasser le maître. Car le roman de Verne débouche sur un nouveau mystère. Et pas des moindres, dans la mesure où même la science est incapable d’y apporter un éclaircissement. Là, Verne s’affranchit de l’état d’esprit de son temps, puisqu’à son époque, une confiance inébranlable envers la science émerge. En étant trivial, on peut estimer qu’il mouche le brave Joerling !

Ce mystère est matérialisé par le sphinx… Poe le décrit à peine… Plus exactement, il parle d’une effigie humaine qui apparaît à Pym à la toute fin de son livre. Ce serait un visage… On ne sait pas très bien si c’est une hallucination… Un rêve…

Cette silhouette plus ou moins humanoïde, devient chez Verne un sphinx. Un sphinx en plein Pôle Sud… Il sort de nulle part. Ses dimensions sont colossales… Est-il un vestige d’origine humaine ? Est-il le résultat de l’érosion ?... Le lecteur est laissé dans le doute, l’imagination prête à toutes les spéculations.

L’une de ces spéculations porte justement sur cet élément… Pourquoi Verne a-t-il justement choisi un sphinx ?

D’autant plus qu’aux pieds du monstre, se trouve le corps d’Arthur Gordon Pym… Mort. La boucle serait-elle bouclée ? Compte tenu de la symbolique de cet animal, on peut effectivement se poser la question. Le sphinx est un animal mythique qui donne la mort à celui qui ne sait pas répondre à l’énigme qu’il pose. Le sphinx est aussi un gardien. En tant que tel, il sous entend le passage vers un autre endroit, peut être même une autre dimension. Si c’est le cas, sur quel secret veille-t-il ?


En conclusion

Le sphinx des glaces est donc une réelle curiosité dans l’œuvre de Jules Verne. Rarement, l’écrivain a été aussi critique, aussi grave. Comme si ce roman avait été surtout un prétexte pour nous présenter une réflexion sur un siècle finissant. Ici, point de politique comme dans les 500 millions de la Bégum, ou de philosophie, comme dans les Indes Noires, Jules Verne prend de la hauteur. Est-il désabusé ? Une lecture rapide pourrait le croire… S’il n’y avait cette fin…

Le moins que l’on puisse dire, est que l’Antarctique excite l’imagination des hommes. Depuis la carte de Piri Reis, jusqu’aux curieuses expéditions de l’amiral Byrd, cette terre semble nimbée d’un étrange parfum. Poe l’a très bien compris. Jules Verne l’a développé à son tour. D’une certaine façon, il a amplifié sa valeur d’ultime terra incognata du globe. Plus proche de nous, Lovecraft complète le trait avec Les montagnes hallucinées. Chacun à sa façon, a contribué à consolider une tradition. Peut-être un héritage… Dans un sens, pourquoi pas ? Le populaire ne dit-il pas « il n’y a pas de fumée sans feu »…


Valéry Coquant, pour la réunion du 5 septembre 2009.





LA DECLARATION

Publié le 19/08/2009 à 10:53 par arcaneslyriques
LA DECLARATION
LA DECLARATION

de Gemma Malley


En 2140, en Angleterre, un traitement a été découvert pour lutter contre la vieillesse et la maladie. De ce fait, les gens ne meurent plus et si la terre ne veut pas se retrouver en état de surpopulation avec toutes les conséquences que cela implique, une politique restrictive absolue est mise en place : il est interdit d’avoir des enfants à moins de renoncer soi-même à l’immortalité. C’est ce que relate la Déclaration que chaque parent doit donc accepter et signer, autrement il serait placé instantanément en prison. Signer la Déclaration revient donc à prendre quotidiennement des pilules de longévité en renonçant pour toujours à la possibilité d’enfanter.

Plusieurs couples arrivent tout de même à mettre au monde des enfants en toute illégalité mais quand ces enfants sont retrouvés on les place à l’orphelinat de Grange Hall, une sorte de maison de correction, afin qu’ils payent toute leur vie la faute de leurs parents. Dès leurs arrivées, ils sont baptisés « Surplus » et ne feront que subir les pires traitements et les pires humiliations.

Anna, l’héroïne de ce roman, fait partie des surplus et c’est donc son terrifiant quotidien qui nous est relaté. Elle ne se souvient plus de ses parents ni de son passé, elle a tout oublié sous la violence des coups de la directrice Mrs Pincent et de ses acolytes. Jusqu’au jour où elle fait la connaissance de Peter, un autre Surplus, qui lui prétend la connaître, connaître aussi ses parents et souhaite plus que tout retrouver sa liberté.

Anna et les autres enfants « surplus » ont subi un véritable lavage de cerveau ce qui fait qu’ils n’ont plus aucune estime d’eux et de leurs semblables. Dès leur réveil ils doivent réciter des phrases comme « Je suis nul, je ne sers à rien, je ne suis rien et je ne vaux rien… » On leur a appris à détester leurs parents en leur disant que c’était leurs fautes s’ils étaient là et qu’ils devaient souffrir un peu plus chaque jour.

Les surplus sont parfois mis en contact volontairement avec des enfants dont les parents se sont sacrifiés pour qu’ils puissent vivre. Ces enfants-là sont appelés «les légaux » et ont pour seul plaisir dans la vie de torturer les surplus ou de s’en servir comme esclave.

Bien sûr plusieurs parents et adultes vont décider de ne plus se laisser faire et de s’opposer à la politique mise en place, pour cela ils vont constituer « La résistance » et former des réseaux souterrains afin de sauver tous ces enfants martyrisés par un gouvernement totalitaire qui ne cesse d’endoctriner l’ensemble de la population.

Ce roman se présente donc en très grande partie comme un huis clos oppressant et très réaliste où l’on assiste impuissant à de véritables scènes de violences physiques et de tortures morales dont Anna, jeune fille de 15 ans, est là pour en témoigner. Elle ne sait quasiment rien de son passé, mis à part que des Rabatteurs sont venus l'enlever de sa cachette à l’âge de trois ans pour lui faire vivre son existence de Surplus à Grange Hall. Appliquée et consciencieuse, Anna a acquis la certitude que ses parents étaient des égoïstes et qu’elle devait racheter leur faute en travaillant toujours un peu plus dur chaque jour de son existence inutile et douloureuse.

Nous voilà donc plongés dans un univers futuriste horriblement gris et sans espoir. Cet univers dénonce ainsi les failles de la société actuelle avec son obsession de la jeunesse et donc son angoisse de la vieillesse. Truffé de tout un tas de petits détails, cette histoire apparaît comme très réaliste et nous fait froid dans le dos. De plus les personnages sont très attachants et le lecteur ne peut que se prendre d’amitié pour Anna et Peter submergés d’émotions contradictoires. Après La Déclaration roman d’une intelligence et d’un intérêt certain vient de sortir La Résistance qui est la suite et plus particulièrement l’histoire de Peter : il est donc à espérer que ce second tome soit à la hauteur du premier !


La Déclaration, l’histoire d’Anna par Gemma Malley, chez Naïve, 2007.


Odéliane, pour la réunion du 7 juin 2009.







GENESIS ALPHA

Publié le 05/08/2009 à 17:11 par arcaneslyriques
GENESIS ALPHA
GENESIS ALPHA


Genesis Alpha est le premier roman de Rune Michaels passionnée de psychologie. Ce roman raconte les péripéties d’une famille constituée de deux enfants : Josh, 13 ans et de son grand frère Max. Les deux frères sont très complices et s’aiment énormément même si Max étudie et loge dans une autre ville, ils restent toujours en contact grâce à un jeu vidéo en réseau nommé : Genesis Alpha. Plus que de la fraternité, Max et Josh se sentent liés comme de véritables jumeaux sans doute du fait que Max fut atteint d’un cancer dans sa petite enfance et que Josh devint « le bébé médicament » idéal pour le sauver. Donc Max continue d’exister grâce à Josh et Josh existe grâce à Max.

Mais un jour, la connexion entre les deux internautes est rompue car Max est placé en détention provisoire pour le meurtre d’une jeune fille appelée Karen Crosse. L’univers de Josh si paisible et si réconfortant s’effondre ! Comment prouver son innocence ? Comment faire taire ces journalistes qui proclament que Si Max est un tueur Josh le deviendra aussi ? Y a t-il un gêne du tueur ? Peut-on avoir des prédispositions à tuer ? Quelle place peut-on accorder au libre arbitre ?

Alors que Josh est plongé dans une réflexion périlleuse il fait la curieuse connaissance de Rachel Crosse, la sœur de Karen. Que lui veut-elle ? Sait-elle des choses qui pourront faire avancer l’enquête ?

Si au début on pourrait croire que ce roman va traiter essentiellement du thème de l’addiction aux jeux vidéos, la seconde partie oriente le lecteur vers une véritable trame policière centrée sur les recherches en médecine et l’éthique de leurs utilisations. Mais plus qu’un roman policier, Genesis Alpha constitue une réelle réflexion philosophique sur les origines du mal, la génétique et l’identité propre à chacun. Que Max soit coupable ou pas n’est pas la chose la plus importante à retenir de ce livre car ce qui fait sa richesse c’est le cheminement mental de Josh, de sa capacité à tenter de se détacher de son frère pour découvrir son identité à lui et son histoire.

Classé roman ado, ce livre très prenant peut également séduire un grand nombre d’adulte par sa documentation en psychologie très fouillée et sa capacité à faire sortir le lecteur des sentiers battus. Un livre donc très original qui a le mérite de placer les découvertes en médecine au cœur de son action.


Génésis Alpha par Rune Michaels, chez Milan Jeunesse, 2008.


Odéliane, pour la réunion du 7 juin 2009.




BOHEME - Mathieu GABORIT

Publié le 14/07/2009 à 09:42 par arcaneslyriques
BOHEME - Mathieu GABORIT
Bohème
Mathieu Gaborit

Bohème, de Mathieu Gaborit, est paru aux éditions Mnémos en 2008.

Biographie

Mathieu Gaborit est né en 1972.

Il est auteur de romans de fantasy et de science-fiction.

Il a également écrit des nouvelles et contribue à des jeux de rôle.

Bibliographie non exhaustive

Les Chroniques des Crépusculaires, éditions Mnémos
- Souffre-Jour, 1995
- Les Danseurs de Lorgol, 1996
- Agone, 1996

Abyme, éditions Mnémos
- Aux ombres d’Abyme, 1996
- La Romance du démiurge, 1997

Bohème, éditions Mnémos
- Les Rives d’Antipolie, 1997
- Revolutsyia, 1997

Confessions d’un automate mangeur d’opium, co-écrit avec Fabrice Colin, éditions Mnémos, 1999

Les Chroniques des Féals, éditions Bragelonne
- Cœur de phénix, 2000
- Le Fiel, 2001
- Le Roi des cendres, 2002

Arcanes féeriques, carnets de voyage de Sinane l’enchanteur, éditions Tournon, 2005

Prix

Prix Bob Morane – Imaginaire 2000, meilleur roman francophone pour Confessions d’un automate mangeur d’opium

Bohème

Bohème comprend Les Rives d’Antipolie et Revolutsyia.

Après la révolution industrielle, le territoire européen est recouvert par l’écryme, une substance acide qui ronge et détruit tout ce qui le touche. Les cités sont fragilement reliées par des traverses en acier. Louise Kechelev, une avocate-duelliste, est envoyée par ses parents, des révolutionnaires, pour tenter de récupérer la cargaison d’un de leur dirigeable, le Lysänder. L’équipage du dirigeable semble s’être entretué, tout comme les hommes du commandant Léon Radurin, qu’elle rencontre peu après. L’écryme est-elle à l’origine de ces morts ? Louise étudie des documents rares qui lui en apprennent un peu plus sur la mystérieuse substance. Et peu à peu s’ébauche le nom d’une cité perdue nommée Bohème.

Le texte est bien écrit, les personnages hauts en couleur et bien campés. Le décor est original et contribue pleinement au charme de l’histoire (il est un personnage), mais il reste difficile à imaginer. En effet, si l’écryme a tout recouvert, en restant toutefois à l’écart des villes, comme si elle les redoutaient, où les paysans font-il de l’élevage et de la culture ? Le cadre politique et social est imaginatif. Les Dieux que l’on prie, à cette époque où règne la révolution industrielle, sont l’électricité, le charbon, etc. La première allusion à Bohème arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, au début du second tome. Le personnage de la Terre, vers la fin, ne me semble pas très logique, plutôt confus, faisant des choix à l’aveuglette, aimant les hommes et n’hésitant pas à les sacrifier, etc. La chute de l’histoire me semble précipitée : que va faire Bohème après avoir joué son rôle ? Bref, le livre est agréable à lire, l’ambiance est intéressante, mais il ne faut pas trop chercher à comprendre.

Webographie

Le site web de Mathieu Gaborit :

http://www.souffre-jour.com/

Rachel Gibert, pour la réunion du 7 juin 2009

LA SEVE ET LE GIVRE - Léa Silhol

Publié le 24/06/2009 à 10:48 par arcaneslyriques
LA SEVE ET LE GIVRE - Léa Silhol
La Sève et le Givre
Léa SILHOL

La Sève et le givre est un roman de Léa Silhol paru aux éditions de l’Oxymore en 2002.

Biographie

Léa Silhol est née à Casablanca en 1967.

Elle est écrivain (romans et nouvelles) et anthologiste.

Pendant 8 ans, elle a été éditrice aux éditions de l’Oxymore.

Bibliographie non exhaustive

Romans

La Glace et la Nuit, opus un : Nigredo, éditions Les moutons électriques, 2007

Avant l’Hiver, éditions Les moutons électriques, 2008

Recueils

Contes de la Tisseuse, éditions Nestiveqnen, 2000

Conversations avec la Mort, éditions de l’Oxymore, 2003

La Tisseuse, Contes de fées, contes de failles, éditions de l’Oxymore, 2004

Musiques de la Frontière, éditions de l’Oxymore, 2004

Fo/Véa : Leçons de Gravité dans un Palais des Glaces, éditions Le Calepin jaune, 2007

Elle a également publié des nouvelles et dirigé dans anthologies.

Plusieurs de ses nouvelles explorent le même univers que La Sève et le Givre.

Prix

Prix Merlin 2003, meilleur roman fantasy pour La Sève et le givre

La Sève et le Givre

Finstern, l’Obscur, roi de la Cour de Dorcha, voit son avenir menacé par les prophéties des trois Parques. Une femme peut le sauver, Angharad la Blanche, née de la sève et du givre, du Printemps et de l’Hiver. Mais celle-ci veut être libre de choisir son destin. Renoncerait-elle pour cela à son amour pour Finstern ?

La Sève et le Givre est à la fois un conte et un roman de fantasy.

Le style est dense et poétique : les phrases sont travaillées comme de la dentelle, avec un vocabulaire recherché, de nombreux adjectifs et des métaphores filées (p 127). Les tournures de phrases sont typiques du conte.

Léa Silhol s’est inspirée des légendes celtiques, mais aussi du christianisme, pour créer son propre univers. Certain noms sont empruntés à l’allemand (Finstern : de Finsternis, ténèbres ; unseelie : un, préfixe privatif et Seele, l’âme ; Frost : le gel).

L’univers est complexe, pas toujours facile à comprendre (nombreux royaumes et créatures). Il semblerait, pour l’appréhender plus facilement, qu’il faille commencer par certaines nouvelles de l’auteur qui l’évoquent également.

En tout cas, c’est un livre qu’il vaut mieux lire au calme, car il nécessite un minimum de concentration.

Webographie

Site web personnel :

http://www.unseelie.net/

Rachel Gibert, pour la réunion du 7 juin 2009